Ecobank – Le retour de Laurence Do Rego

tanoh

Ecobank, ce qui s’est vraiment passé à Lomé

Au terme d’une assemblée générale extraordinaire marathon marquée par plusieurs rebondissements, Ecobank est sortie avec un statu quo et des cris de victoire brandis par les deux camps en faction. En effet, si les partisans du directeur général, Thierry Tanoh, peuvent se réjouir d’avoir obtenu de haute lutte le maintien de celui-ci, ses détracteurs savourent quelques unes des décisions adoptées à l’issue de la journée du 3 mars et qui pèseront lourd dans les jours à venir.

Il est important de noter que le président du conseil d’administration, André Siaka (pris à parti par des actionnaires nigérians sur ses supposés démêlés avec la justice, l’homme s’est défendit comme un lion indomptable) ainsi que les administrateurs ont accepté les recommandations de la Securtiy and Exchange Commission (SEC) qui exigeait la réintégration de la directrice générale finance, Laurence Do Rego. C’est désormais chose faite. Le représentant du gendarme nigérian en cette assemblée extraordinaire, en l’occurrence Edward Okolo a, dans une présentation emprunte de solennité, listé le rôle de son organisme chargé de “protéger les intérêts des actionnaires et des investisseurs dans les sociétés cotées”.

Dans un anglais d’Oxford, M. Okolo a rappelé la légitimité de la SEC à prévenir les manquements et à faire appliquer les principes de bonne gouvernance au sein de toute société qui a obtenu son visa pour la cotation à la Nigerian Stock Exchange. Revenant sur la genèse de la crise, née de l’alerte émise par Laurence Do Rego, sous forme d’une lettre adressée à la SEC, l’homme s’est fait factuel alors que ça et là de la salle parcourue par un interminable frisson, l’on entendait quelques cris nigérians. Une première réunion a eu lieu le 6 août 2003, relate M. Okolo dans une succession de chiffres et de dates. Le cabinet KPMG a été désigné pour faire un audit. “La profondeur des failles de gouvernance” a poussé la SEC à convoquer une assemblée générale extraordinaire, explique M. Okolo dans sa longue adresse aux participants à l’AGE.

Laurence-do-Rego

En plus de l’audit diligenté, la SEC s’est intéressé aux déclarations de Laurence Do Rego, Thierry Tanoh et Kolapo Lawson (ancien PCA, qui a démissionné en octobre ). Ces trois personnalités clé de la crise Ecobank recevront prochainement trois rapports séparés. Et le représentant de la SEC d’expliquer pourquoi il est nécessaire que Laurence Do Rego, qui a signé beaucoup de documents d’Ecobank et qui connaît parfaitement la situation, puisse être réintégré, ne serait-ce qu’en sa qualité de lanceur d’alertes. Sur un autre point, la SEC soutenue par AMCON rejette la résolution numéro 4 relative au renouvellement des membres du conseil d’administration. Le maintien de ceux ci dans leur nombre et leur qualité renforce le statu quo selon l’avis de nombreux participants.

Au final, la SEC préconise une série de mesures (résolution adoptée) sur la bonne gouvernance suivant un plan d’action d’une année avec un processus d’évaluation trimestriel. L’autre recommandation forte concerne la désignation d’un président du conseil d’administration choisi suivant un processus de sélection rigoureux et capable de piloter les réformes. Ce président aura-t-il des pouvoirs supérieurs à ceux du directeur général? Sera-t-il en charge de l’exécutif? La question était entière en ce jour de jugement où le tout Lomé, des affaires comme de la justice, était mobilisé. Et ce n’est pas fini.

Financialafrik.com

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