Politique: A quel jeu joue l’opposition en Côte-d’Ivoire ?

Depuis le 9 février, le front populaire version Sangaré s’est lancé dans une explication de texte dénommé « MEMORANDUM DU FRONT POPULAIRE IVOIRIEN (FPI) RELATIF AUX CONDITIONS D’ELECTIONS JUSTES ET TRANSPARENTES EN COTE D’IVOIRE ».

Pour Aboudramane Sangaré et ses camarades, l’heure est à la discussion et non à l’organisation des élections. Avec le retour du slogan cher à son mentor « asseyons-nous et discutons ». Discussion autour de quatre points que sont, la réforme de la commission électorale indépendante (CEI), la révision de la liste électorale, le découpage électoral et l’environnement sociopolitique et sécuritaire. Selon le document de 9 pages dont Afrikipresse a eu copie, en lieu et place de la CEI actuelle qui comporte 17 membres avec 8 du pouvoir, 4 de l’opposition et 5 de la société civile, il faut une CEI de 13 membres avec 3 issus du pouvoir, 3 issus de l’opposition, 7 de la société civile (1 de l’ordre des avocats, 2 représentants religieux, 2 issus des organisations s’intéressant aux questions électorales et 2 issus des organisations de défense des droits de l’homme).

Le président doit être de consensus et les deux vice-présidents, 1 du pouvoir et 1 de l’opposition. Les 10 autres sont de simples membres. La CEI devra avoir un mandat de 6 ans non renouvelable.
Sur la question de la liste électorale, le FPI propose qu’on revienne à celle de 2010. Jugeant le découpage électoral actuel disproportionné, le FPI propose un nouveau découpage basé sur le critère de la population. Enfin, fidèle à celle-là, le FPI continue de demander la libération de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Simone Gbagbo et les autres prisonniers proches de l’ancien régime ainsi que le retour sécurisé des exilés.
Ainsi après la participation du FPI version Affi Nguessan aux dernières élections présidentielle et législative, c’est au tour du FPI version Sangaré de se déclarer candidat pour les prochaines échéances électorales (municipales, sénatoriales, régionales et présidentielles) à condition que.

Mais si ces revendications sont légitimes, elles ne sont pas nouvelles comme veuille le faire croire l’opposition. Toutes les élections depuis 2011 ont été faites avec ces mêmes dispositions.
« Pour marquer son net désaccord avec le Gouvernement qui s’est emmuré dans une attitude négative, le Front Populaire Ivoirien (FPI) a boycotté toutes les élections et consultations populaires organisées dans les conditions douteuses décriées. Et ses mots d’ordre ont été scrupuleusement suivis par le peuple de Côte d’Ivoire qui lui donnait ainsi raison » dit le mémorandum. Enfin il faudra nous expliquer comment à quelques semaines des sénatoriales et quatre mois des municipales et régionales et enfin 2 ans des présidentielles, toutes ces conditions pourront être remplies.

« C’est une manière pour le FPI, toutes les versions confondues de remobiliser sa base et créer le rapport de force afin de se vendre cher en cas d’alliance avec les autres partis. Tout le monde sait que certaines revendications ne dépendant pas du pouvoir, telle la libération de Gbagbo » commente une source proche de l’opposition.

Philippe Kouhon

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